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Les zones de l’oubli
« Les zones de l’oubli » est le titre d’une série de vestiges d’avions écrasés. Les sous-titres de certains de ces dessins sont empruntés à un poeme de José-Maria de Heredia. Ce n’est pas la violence du crash ni le choc spectaculaire que je souhaite représenter mais le silence qui l’accompagne. Je dessine les traces de l’appareil et de sa chute comme les pierres en ruine d’un bâtiment. Il s’agit d’un délitement, d’une figure silencieuse de la disparition, d’un paysage mélancolique comme la beauté d’un bateau qui sombre lentement malgré le calme blanc ou la tentative perdu de Nungesser. Notes d’intentions-2016/17 ----------------- L’oubli, Le temple est en ruine au haut du promontoire. Et la Mort a mêlé, dans ce fauve terrain, Les Déesses de marbre et les Héros d'airain Dont l'herbe solitaire ensevelit la gloire. Seul, parfois, un bouvier menant ses buffles boire, De sa conque où soupire un antique refrain Emplissant le ciel calme et l'horizon marin, Sur l'azur infini dresse sa forme noire. La Terre maternelle et douce aux anciens Dieux Fait à chaque printemps, vainement éloquente, Au chapiteau brisé verdir une autre acanthe ; Mais l'Homme indifférent au rêve des aïeux Ecoute sans frémir, du fond des nuits sereines, La Mer qui se lamente en pleurant les sirènes. José-Maria de HEREDIA (1842-1905) |
© 2014 emmanuel régent